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  • Breton de nom (grands-parents) mais Auvergnat de naissance, de coeur et de résidence. Marié, 2 filles, mes 2 loisirs favoris, la lecture et le vélo, alimentent ce blog.
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29 septembre 2012 6 29 /09 /septembre /2012 14:29

La vie mode d'emploi, roman foisonnant de Georges Pérec de plus de 500 pages a été écrit en presque 10 ans (1969-1978). Et à le lire on comprend pourquoi il a fallu tant de temps à son auteur pour rédiger un tel livre.

http://francois.kersulec.free.fr/Images/Bibli/couvertures/lvmde.jpg

G Pérec est une des figures de proue de l'Oulipo, l'OUvroir de LIttérature POtentiel,  groupe littéraire fondé en 1960 par Raymond Queneau et dans lequel il entrera en 1967. Les écrivains de ce groupe rédigent des livres en se fixant des contraintes syntaxiques ou narratives. L'exemple le plus célèbre est sans doute le roman de Pérec, La disparition, écrit sans utilisation de la voyelle 'e' (lipogramme), ou son contraire Les Revenentes (1972), où le 'e' est cette fois la seule voyelle autorisée. Ces contraintes qui peuvent paraître artificielles ou limitatives obligeaient les auteurs à créer de nouvelles formes d'expression et donc à faire montre de créativité. 

 

La vie mode d'emploi, chronique d'un immeuble parisien et de ses occupants sur plus de cinquante ans, est écrit avec ces jeux de contraintes. On n'est pas obligé de les connaître avant de débuter la lecture de ce livre, mais elles apparaissent assez rapidement aux yeux du lecteur qui finit même par les chercher. On peut citer notamment le plan du livre, en 99 chapitres, où l'ordre de présentation des appartements correspond au trajet d'un cavalier (qui se déplace en L) sur un échiquier constitué du plan de l'immeuble vu comme un carré de 10*10 'cases'.

 

Le livre est construit façon puzzle où chaque appartement, voire chaque pièce(!), est décrite tour à tour (une par chapitre), avec des descriptifs détaillés des lieux, de leurs occupants et des histoires auxquelles ils sont liées; peu à peu le lecteur reconstitue une belle vue d'ensemble. Le puzzle est d'ailleurs le thème de l'une des histoires les plus étoffées du livre, celle de Gaspard Winckler chargé de créer des puzzles à partir des aquarelles peintes par Bartlebooth, riche amateur de peinture et de puzzles, et qui passera sa vie à les reconstituer puis à les détruire selon un protocole très précis.

 

Le livre est aussi un empilage gigogne d'histoires : les appartements visités sont minutieusement décrits, et tous contiennent des peintures ou illustrations, à leur tour minutieusement décrits, quand eux-même ne contiennent pas des livres ou tableaux à décrire... G Pérec mélange ainsi les récits, les fables, les contes, les escroqueries, les enquêtes, les heurs et malheurs des habitants de ce petit monde ou de personnages connexes.

 

Ce livre est un joyeux fourre-tout, livre-puzzle, livre-gigogne, livre-brocante, livre-manège de la vie qui visite cet immeuble de la cave aux greniers.

 

 

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