Durant nos vacances d'été 2012, et plus précisément la première semaine passée dans le Cotentin, nous avons visité la cité de la mer de Cherbourg.
La cité de la mer, aménagée dans l'ancienne gare maritime et ouverte en 2002, est consacrée au monde de la mer bien sûr et plus particulièrement aux fonds sous-marins et à leur exploration. Dès l'immense hall d'accueil, et avant même d'avoir payé, on peut admirer différents engins ayant participé à l'exploration des fonds sous-marin, depuis les premiers modèles en bois qui ressemblent à des tonneaux jusqu'aux bathyscaphes modernes capables d'atteindre plus de 10000m de profondeur.
Une fois réglé le ticket d'entrée, quatre grandes parties s'offrent au visiteur.
Une attraction, type cinéma dynamique, simulant un voyage sous-marin, agrémenté de quelques explications pédagogiques et écologiques. A mon avis la moins intéressante des parties proposées.
Une belle exposition temporaire consacrée au Titanic, à l'occasion du centenaire de son naufrage, avec vidéos, reproductions de salles et matériels du bateau, et exposition sur le naufrage et l'enquête qui a suivi. A noter que la première partie de l'exposition, consacrée aux migrants qui prenaient les transatlantiques pour fuir l'Europe avec l'espoir de trouver fortune en Amérique, est installée dans la magnifique salle d'embarquement toujours utilisée pour les voyages de croisière. Cette salle peut donc ne pas être accessible si un départ a lieu.
Dans une autre partie on trouve un magnifique aquarium de 11m de haut, d'un diamètre de 10m, rempli d'un millier de superbes poissons tropicaux colorés, et qui s'admire sur 3 niveaux. Sur ces niveaux on trouve notamment une exposition sur les modes d'exploration sous-marine, avec des vitrines présentant le matériel utilisé par les plongeurs. Cela va du scaphandre alimenté en oxygène par une pompe en surface (celui qu'utilisaient Tintin et ses amis dans Le trésor de Rackam le rouge, évoqué par des petites mises en scène dans l'expo) jusqu'aux moyens modernes avec utilisation d'hélium ou des bases de plongées. Dans ces dernières, immergées à forte profondeur, les plongeurs restent à haute pression pendant plusieurs jours pour effectuer plusieurs plongées et n'avoir qu'une seule (longue!) phase de décompression en fin de mission. On trouve aussi de petits (relativement à l'aquarium principal) aquariums cylindriques présentant divers familles d'habitants des mers. On peut enfin admirer un bassin ouvert, dans lequel évoluent des raies que les visiteurs peuvent, en respectant certaines règles, caresser.
On peut enfin admirer et visiter un SLNE (Sous-marin Nucléaire Lanceur d'Engins), à savoir le Redoutable lancé en 1967 et désarmé en 1991. Il a été placé en cale sêche et aménagé pour la visite (avec notamment le retrait de la tranche nucléaire et bien sûr des missiles) et permet de découvrir une vaste et complexe machinerie et un aménagement particulièrement exigu (il faut voir notamment les couchettes superposées où il est à peine possible de s'allonger) dans lequel une centaine de marins vivaient au cours de missions de près de 2 mois sans remonter à la surface.
C'est d'ailleurs le thème du roman Le jour ne se lève pas pour nous écrit par Robert Merle et publié en 1990, qui raconte, par la voix du médecin embarqué à bord d'un SLNE, la vie quotidienne de ces hommes appelés à vivre en promiscuité pendant 2 mois avec le doigt sur la gâchette nucléaire. Leur mission se résume en effet à se tenir cachés et prêts à obéir à un ordre du chef de l'état d'ouvrir le feu nucléaire, dans un système de terreur où chacun menace son voisin de riposter en cas d'attaque, en espérant bien sûr à ne pas avoir à le faire. On découvre dans ce récit la vie de ces hommes, leur métier, mais aussi leurs doutes et leurs tracas.
Robert Merle, auteur français (1908-2004) que j'apprécie particulièrement, a aussi écrit des livres historiques, sur l'histoire récente (la déroute de 40 à Dunkerque dans Un week-end à Zuydcoote, ou la biographie romancée d'un responsable de camp d'extermination Nazi dans La mort est mon métier) ou plus ancienne comme dans la série Fortune de France qui se passe au moment des guerres de religion.
J'avais lu et apprécié ce livre en 1994, et je l'ai acheté à la boutique souvenir de la cité de la mer pour le faire découvrir à ma famille et sans doute le relire avec d'autant plus d'intérêt que j'ai vu l'intérieur d'un sous-marin.
J'aime beaucoup ces rayons livres des boutiques souvenirs qui offrent un choix désormais plus riche puisqu'on peut trouver, outre les traditionnels guides et albums photos du lieu visité, des récits, biographies ou romans en lien avec le site.